Tata milouda, de son vrai nom Milouda Chaqiq, est née en 1950 à Machraâ Ben Abou au Maroc, elle émigre en France en 1989 « avec trois mots, bonjour, merci, au revoir » et 100 francs en poche, laissant au Maroc ses six enfants et un mari violent. Après l’expiration de la validité de son visa touristique, elle vit sans papiers et travaille illégalement comme femme de ménage, plongeuse, garde d'enfants…
A 50 ans, elle apprend à lire et à écrire en suivant des cours d’alphabétisation. « J’ai décidé d’apprendre à lire et à écrire quand un passant, à qui j’ai demandé une station de métro, m’a répondu violemment ;« vous ne savez pas lire ou quoi ? », c’était très blessant pour moi » révèle Tata Milouda.
Savoir lire et écrire était le déclic qui lui a ouvert la voie vers la liberté. Elle s’intéresse au monde artistique en fréquentant les espaces de créations jusqu’à ce qu’elle rencontre le slameur Grand Corps Malade. Alors qu’elle a 60 ans, elle devient slameuse, elle monte sur scène et slame la liberté, le partage, le rêve mais surtout l’importance de l’éducation pour tous.
Avec son regard vif et son âme fraîche, elle sillonne le monde pour parler de sa souffrance d’abord en tant que petite fille privée de l’école puis en tant que femme rurale privée de sa liberté et de ses rêves. Une souffrance désormais lointaine, grâce à sa persévérance et son choix d’indépendance.
Âgée de 62 ans, elle a été décorée des insignes de Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres de la République française, à Epinay-sur-Seine, au nord de Paris.