Grâce au contrôle des routes caravanières reliant Bilad as-Soudan, le "Pays des Noirs", aux deux rives de la Méditerranée, le Maroc est au centre d'un important réseau commercial. Outre des ressources naturelles locales diversifiées, il domine le trafic de l'or de l'empire du Ghana et développe des activités industrielles distinguées et organisées en métiers. A Fès, on fabriquait des tissus, du papier, de la maroquinerie et de la céramique. La ville d'al-Basra, à l'ouest de Ouezzane, développe une agriculture du coton et une industrie du textile qu'elle exportait jusqu'en Ifriqiya à tel point que les sources historiques l’appelle « madinat al-Kettan », la ville du tissu.
A Marrakech, à Chichaoua et dans toute la région du Sous s'établit une industrie du raffinage du sucre de canne dont la renommée atteint, à partir du début du VI/XIIe siècle, les îles britanniques, Venise et la Flandre. La ville de Fès développe des fabriques de maroquinerie, de papier, de verrerie et possède des fonderies spécialisés dans le cuivre qui était travaillé puis exporté en direction des pays du Soudan et de l'Orient. Les échanges s'amplifient et les villes commerciales et les ports se dotent de foundouqs pour accueillir les commerçants étrangers et de bâtiments pour la douane afin d'organiser et de gérer les transactions. Des traités sont signés avec les commerçants génois, marseillais, cordouans et hollandais. En 1019/1610 Le Maroc et la Hollande approuvent le premier accord commercial officiel et annoncent le début d'une nouvelle ère dans les relations euro-africaines.
Dans l'autre direction et ù partir de plusieurs terminaux aussi bien maritimes que terrestres, le Maroc sert de relais entre les deux continents, l'Afrique et l'Europe. Le commerce transsaharien s'appuie sur un réseau routier dont les premières stations -sur la rive nord du Sahara- sont Sijilmassa, Tamdoult, Noul Lamta, puis Aghmat, Massa, Safi, et plus tard Fès, Marrakech, Taroudant, Ighli, Tagaoust et Essaouira. Al-Yaqoubi signale déjà au III/IXe siècle que plusieurs embarcations mouillent au Tansift dans l'attente de l'arrivée des négociants et de leurs chargements d'Aoudaghoust via Sijilmassa et Aghmat. Al-Bakri au IV/XIe siècle précise que la ville de Noul «située sur l'extrême limite du territoire musulman, est le premier lieu habité que le voyageur rencontre quand il arrive du Sahara». Les navires y embarquent les produits acheminés par des caravanes ayant marché pendant deux mois, et longent, pendant cinq jours, la côte atlantique vers Oued Sous, le mouillage d'Amegdoul, les ports de Kouz, d’Asafi, de Fadala , port de toute la région de Tamesna, et bien au delà vers ceux d’Asila et de Tanger. A Aghmat apparaît grâce à un négoce diversifié et florissant avec les contrées situés au Sud du Sahara une élite de marchands riches qui vivent, écrit Al-Idrissi au VI/XIIe siècle, dans l'aisance. «Ils pénètrent, dit-il, dans les pays noirs avec des caravanes de chameaux qui transportent des quintaux de marchandises : cuivre rouge, cuivre teint, couverture, vêtements de laine, turbans, manteaux, verroterie, nacre, pierre précieuses, épices de toutes sortes, parfums, objets de fer forgé. Il n'est pas un homme, parmi eux, qui n'y envoie ses esclaves et ses employés dans ses propres convois et qui ne soit propriétaire de soixante-dix, quatre vingt ou cent chameaux, tous chargés de marchandises».
D'ailleurs un important itinéraire reliait la ville à Aoulil, située au nord-ouest des régions aurifères de Bambouk, de Mali et de Bouré. Probablement l'une des plus anciennes liaisons entre les deux rives du Sahara, cet itinéraire passait par Ighli, Tamdoult et Noul Lamta , longeait la côte atlantique jusqu'à oued Targa (as-Saguia al-Hamra) pour arriver à Aoulil. Au VI/XIIIe siècle, Noul Lamta est supplantée, sur l'oued Noun, par Tagaoust (Laqsabi). La route côtière est assurée par les chérifs saâdiens (IX-XI/XVI-XVIIe siècles) et retrouve, après une brève domination portugaise sur le littoral atlantique du Maroc méridional, la fluidité des siècles antérieurs. Dans leur lancée, les nouveaux maîtres du Maroc en profitent pour étendre leur pouvoir aux régions aurifères de Tombouctou et de Gao. A partir du milieu du XI/XVIIe siècle Sidi Ali de Tazaroualt fonde la ville d'Iligh et s'octroie une grande part du négoce transsaharien. L'or afflue alors par la voie occidentale, arrive d'abord à la nouvelle « capitale » avant d'être acheminé vers les ports de Massa et d'Essaouira ou vers les villes de Marrakech et de Fès.
Du Ghana et d'Aoudaghoust arrivent des caravanes qui suivent un autre itinéraire terrestre passant par Sigilmassa, Bab at-Tibr, (la porte de l'or) et les villes de Fès, de Nekkour et d'Oujda pour aboutir dans les ports méditerranéens de Sebta, de Badis, d’al-Mazamma, de Mélila , de Tabahrit et de Honayn aujourd'hui en Algérie. De la capitale du Tafilalet part d'autres routes en direction de Tlemcen et de Kairouan. Ces caravanes ramenaient de l'or pur, de l'ambre gris, de la gomme «dont le produit est envoyé en Espagne», et les boucliers fabriqués à partir des peaux du Lamt. Elles emportaient vers le Soudan du blé, des fruits secs, des cauris et des ustensiles. Au milieu du XIe siècle, Al-Bakri notait qu'on exportait même à Aoudaghoust «des cuivres travaillés et des tobes (ou manteaux) à grands pans, teints en rouge et en bleu».