André Elbaz est un artiste peintre et un réalisateur de films.
Né le 26 avril 1934 à El Jadida, André Elbaz est le troisième enfant d'une famille de sept. Le père d’André, Elie Elbaz, était considéré comme l'un des premiers photographes marocains, il était aussi conteur, violoniste, luthiste et dirigeait l'orchestre andalou d'El Jadida.
Lorsqu’il a neuf ans, André Elbaz va beaucoup au cinéma et ne rêve que de théâtre. Avec des camarades de son âge, il met en scène des spectacles pour enfants et donne des représentations dans son quartier. En 1955, il fait deux tournées avec la Comédie française à Rabat, Casablanca, Meknès, Fès, Tanger et El Jadida. Il crée des affiches pour ce spectacle et réalise ses premiers collages. A ce moment-là, il commence déjà à entrevoir sa carrière de peintre.
En 1958, André s’inscrit à l’École des beaux-arts de Paris et s’installe à Montmartre. Matisse, de la Fresnay, Picasso … le jeune artiste cherche à quel maître se rattacher. Ses premières huiles sont des Clowns, des Cirques, des Ponts de Paris.
Le 29 Février 1960, André, qui vit à Paris, est très choqué par le tremblement de terre d'Agadir. Il produit des œuvres sur la ville détruite et les glissements de terrain l’occupent pendant plusieurs mois. C'est ainsi qu'il commence à faire de la peinture abstraite.
En 1961, alors qu’il représente le Royaume à la deuxième Biennale de Paris, l’attaché culturel français au Maroc l'invite à exposer ses œuvres dans les Instituts français à travers le Maroc. C’est ainsi qu’André rentra au pays. En 1962, Farid Belkhaia lui demande d’enseigner la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca.
En 1966, l’artiste réalise un court métrage, « la nuit n'est jamais complète », qu'il dédie à Feu S.M Mohamed V pour avoir protéger sa communauté juive pendant la Deuxième Guerre Mondiale. En 1969, André Elbaz épouse Françoise puis vont s'installer à Montréal où l'Office National du Film lui propose de réaliser des courts-métrages. En 1973, il retourne à Paris, reprend son travail d'éducateur pour enseigner le théâtre et le mime. Durant plusieurs années, il se consacre essentiellement à l'art thérapie.
A partir des années 2000, El Baz entreprend de détruire des pièces anciennes et les recompose dans de nouvelles séries intitulées « Urnes », « Lacérations », « Anamorphoses » ou encore « L'Exécution de l'œuvre », correspondant à environ 621 dessins détruits.
André Elbaz vit entre Paris, Narbonne et le Maroc.
Expositions :
2006 : Retrospective of works from 1986-2005 in Morocco. Rabat/Casablanca (Institut Français), El Jadida (Salle Chaïbia), Fès (Musée Batha)
2001 : Remember for the Future Maison Française, Oxford - Galerie La Croix Baragnon, Toulouse
2000 : Cinq triptyques en guise de perspective - Mémorial du CDJC, Paris
1999 : Le Défit à la Barbarie, Musée Départemental, Epinal- Bibliothèque de l'A.I.U. Parris
1993 : Cegep Saint Laurent, Montréal
1992 : Sala dei Congressi, Milano ; Casa della Cultura, Livorno - Carlton Center, Ottawa ; Jewish Public Library, Montréal
1990 : Biennale du Film d'Art, Centre Pompidou, Paris
1990 : Seïbu Gallery, Tokyo
1989 : Nishi-Azabu ; Azakloth Gallery, Tokyo
1985 : Musée d'Art, Yad Vashem, Jérusalem
1984 : Galerie Aut der Land, Munich
1976 : Musée de Tel Aviv
1976 : La Rotonde, Aix-en-Provence ; Centre Edmond Fleg, Marseille
1976 : Château de Herbeys, Grenoble
1975 : Centre Rachi, Paris
1972 : Albert White Gallery, Toronto
1970 : Terre des Hommes, Montréal
1969 : Waddington Gallery, Montréal
1965 : Centre Culturel Français, Casablanca
1964 : Zwemmer Gallery, Londres
1962-63-1965 : Musée de Bab Rouah, Rabat
1960 : Balliol College, Oxford
Récompenses :
1998 : « Prix Mémoire de la Shoah » - Fondation du Judaïsme Français
1968 : « La Nuit n'est jamais complète » Lauréat du court métrage - Vème Biennale de Paris.
Filmographie :
- « La nuit n'est jamais complète », 1966-67, Service de la Recherche de l'ORTF, Paris Dédié a la mémoire de Mohamed V, à partir de ses dessins et de la musique de Arnold Schoenberg : « A Survivor from Warsaw ». Primé à la 5ème Biennale de Paris en 1967, il représente la France au Festival de Tours
- « L'homme à la bouteille », Film d'animation, a partir de dessins montes sur un poème de Henri Michaux, Epervie de ta faiblesse, musique de Milan Stibilj, avec les Percussions de Strasbourg. Office National du Film, Montréal
- « Calder, ou Faites le vent vous-mêmes », tourne au MOMA, New-York, 1970, sur une musique de Maurice Ohana
- « Court-métrage sur l'histoire de l'art américain » à Travers la collection du Whitney Muséum, New York (1970)
- « Des oeufs ET des autres », série de petits courts métrages d'animation, ou des oeufs sont les acteurs, Montréal 1970
« La Mémoire par le rebut », série de petits documents réalises par André Elbaz sur les Fibres et les Urnes, 2004