Basé en France, ce Casablancais de cœur a accompagné sur scènes Gnawa Diffusion, Hindi Zahra ou encore Darga. Batteur vitaminé, il est méticuleux et travailleur. Ibrahim Terkemani, un musicien de l’ombre et de la lumière.
E-taqafa : Quand et comment la batterie est- elle devenue votre instrument de prédilection ?
Ibrahim Terkemani : Vers l'âge de 13 ans j'ai commencé à jouer de la guitare avec les amis du collège et de mon quartier. Puis j'ai découvert la batterie et j'ai tout de suite été fasciné par le son et la sensation.
E-taqafa : Comment est née votre passion pour la musique ?
Ibrahim Terkemani : Quand j'ai vu les premières diffusions en direct qui passaient à la télévision, j'ai immédiatement été interpelé par le batteur, le groove et les morceaux bien rock and roll, c'est à ce moment que j'ai commencé à être curieux et à chercher des musiciens avec qui jouer.
E-taqafa : Quel est votre premier souvenir musical ?
Ibrahim Terkemani : C’était assez varié dès le départ, à la maison on me chantait souvent Choufi Ghiro. Du Nino Ferrer, Stevie Wonder, plus tard je suis tombé amoureux des disques d’un membre de ma famille. J'ai découvert Louis Armstrong, Ella, Chuck Berry, Charlie Parker Manu Dibango et là c'était parti !
E-taqafa : Qui sont vos modèles dans la musique ?
Ibrahim Terkemani : A 14 ans on voulait tous être Lars Ullrich ou Mike Portnoy. Plus tard j'ai été très inspiré par les compositeurs et par la façon dont ils faisaient jouer leurs batteurs : Herbie, Chick, Dave Holland, Zawinul, Fela etc... On peut dire que mes modèles sont plutôt des compositeurs.
E-taqafa : Est-ce que vous avez un genre musical de prédilection ?
Ibrahim Terkemani : J’apprécie particulièrement jouer des musiques africaines ou improvisées. J'aime aussi jouer mon rôle de batteur et assurer le rythme d'une belle chanson et faire danser le public sur de la pop, du reggae, du hip hop ou une simple ballade.
E-taqafa : Quelle est la routine d'un batteur ?
Ibrahim Terkemani : C'est beaucoup de pratique de l'instrument, de la curiosité, de la rigueur et encore de la pratique !
E-taqafa : Le batteur est souvent en arrière scène alors qu'il donne le ton à tous les musiciens et à la voix. Comment préparez-vous votre performance sur scène ?
Ibrahim Terkemani : Je dirais qu'on se prépare à la scène de différentes manières. C’est bien d'être prêt physiquement, d'être motivé pour jouer pendant 1h30 ou 3h. C'est aussi important d'être prêt mentalement, se rappeler des arrangements afin de toujours anticiper et d'assurer le groove pendant le show et d'y ajouter un peu de magie !
E-taqafa : Quelles sont vos plus belles collaborations ?
Ibrahim Terkemani : les plus belles collaborations seraient avant tout des aventures humaines qui m'ont aidé à évoluer en tant que musicien.. Darga, Barry, le bonheur d'avoir joué avec Gnawa Diffusion à Nancy, inoubliable.. avec Hamid El Kasri et Justin Adams au Roskilde, les projets passés et actuels en France et au Maroc dont Abda Express. En ce moment j'ai le grand plaisir d'accompagner Hindi Zahra sur quelques scènes, ce qui est une belle expérience même au-delà de la musique.
E-taqafa : Quelles sont les leçons à tirer de la situation sanitaire actuelle, selon vous ?
Ibrahim Terkemani : Je pense qu'il est nécessaire de privilégier une économie plus inclusive et de trouver des solutions locales. Prenons soins de nous et de notre belle planète. Profitons de la vie et de nos proches.
