Sonia Ait Mansour est la candidate retenue pour représenter le Maroc à la 71ème édition du concours international de beauté « Miss World 2023 », qui se tiendra à Dubaï en novembre 2023. Elle défend corps et âme deux causes, l’une caritative et l’autre animalière.
E-taqafa : Parlez-nous de vous.
Sonia Ait Mansour : Je suis originaire de Marrakech, une partie de ma famille vient d’Amezmiz. J’ai suivi un parcours académique scientifique et commercial, au terme duquel j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en biochimie. J’ai vécu dans la cité ocre avant de m’établir à Paris pour poursuivre mes études.
E-taqafa : Comment l’idée de participer vous est venue ?
Sonia Ait Mansour : Durant mes études, je travaillais en tant que mannequin. Petit à petit, l’idée de participer aux concours de beauté a commencé à s’installer dans mon esprit. Le choix d’évoluer dans ce domaine a été motivé par un casting que j’avais passé il y a longtemps. Disons que l’expérience des castings m’a bien rodée. Concernant mes participations, j’ai pris part à des concours en représentant le Maroc dans des compétitions telles que "Miss international Maroc" et "Miss univers Maroc".
E-taqafa : Qu’est-ce qui vous a le plus motivé ?
Sonia Ait Mansour : Lorsque j’ai réalisé qu’une potentielle participation pourrait redonner à mon pays ses lettres de noblesse dans ce domaine, puisque cela fait 54 ans que le Maroc n’a pas été représenté aux éditions de « Miss World ». Quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas réfléchi une seule seconde et j’ai effectivement tenté ma chance avec la plus grande fierté de porter le drapeau de mon pays à l’international.
E-taqafa : Comment vous y êtes-vous prise ?
Sonia Ait Mansour : D’abord, j’ai passé un casting qui a eu lieu fin 2022. La sélection a été faite au mois de février 2023, et c’est là que j’ai appris que ma candidature a été retenue. Nous avons, mon agent Nadia Hosany et moi, mis en place notre plan d’actions sur une période déterminée, mais en raison d’un report soudain, nous avons été contraintes de le réajuster en fonction des délais qui nous ont été communiqués par le comité d’organisation.
E-taqafa : A quoi faut-il faire attention pour assurer son éligibilité ?
Sonia Ait Mansour : Il y a des choses que l’on ne fait pas à la veille du concours. Tout est question d’habitude. Il y a beaucoup de choses à travailler telles que la façon de se tenir, de s’exprimer, de positiver les choses et de les ressentir. Le mental entre en jeu aussi. J’entends par le mental l’esprit de compétition et le fairplay. Je participe pour promouvoir une certaine image de la femme marocaine, et pour justement prouver qu’elle est intelligente en plus d’être belle. Je suis là aussi pour dire que la femme n’est pas seulement une vitrine, et qu’elle a des choses à l’intérieur qu’elle doit promouvoir. Également, il y a la préparation aux interviews, le développement de son éloquence pour pouvoir s’exprimer de la meilleure façon possible, etc. Participer à ce genre de concours, c’est beaucoup de travail !
E-taqafa : Quelles sont les conditions incontournables requises pour se porter candidate ?
Sonia Ait Mansour : La beauté bien sûr, mais pas que. Il y a plusieurs critères sélectifs à savoir l’élégance, l’esprit de compétition, la capacité à soutenir une cause, être capable de monter un projet caritatif. Il n’y a évidemment pas que la beauté extérieure qui compte. En d’autres termes, la candidate doit démontrer que non seulement elle est belle, mais qu’elle a des projets caritatifs qui défendent une cause. Somme toute, elle doit prouver qu’elle est quelque chose dans ce monde.
E-taqafa : Parlons-en, quelles causes défendez-vous ?
Sonia Ait Mansour : Nous avons visé des associations pour trouver des femmes vivant dans la précarité. L’idée étant de réussir à trouver des femmes, des mères célibataires ou autres, qui cherchent à s’insérer dans la société. Nous sommes parvenues à cerner quelques associations et coopératives. Pour ce faire, nous nous sommes rapprochées d’une coopérative qui œuvre à promouvoir les produits cosmétiques naturels à base de ‘Rhassoul’, qui est un produit typiquement marocain. Donc pour nous, cette démarche était en cohérence avec mon projet caritatif ainsi qu’avec les conditions de participation. Nous avons rendez-vous avec cette coopérative pour poursuivre nos actions. Nous déclinerons d’autres opérations dans le cadre de notre pacte avec l’Association solidarité féminine (ASF).
E-taqafa : Et votre cause animalière ? Dans quel champ associatif se décline-t-elle ?
Sonia Ait Mansour : Il existe un autre axe sur lequel porte notre cause. En effet, nous avons choisi d’aider les chats errants. Cette catégorie d’animaux ne bénéficiant, pour la majorité, pas de campagne de stérilisation représente un défi majeur pour les associations de protection des animaux. Le poids du sujet est tellement lourd qu’il devient indispensable pour nous de solliciter certains professionnels, vétérinaires entre autres, dans la perspective de mener quelques campagnes de stérilisation. Des problèmes sanitaires et de grosses séquelles peuvent naître en raison de l’absence d’actions concrètes engagées dans ce sens.
E-taqafa : Finalement, comment vos actions sur le terrain seront-elles évaluées ?
Sonia Ait Mansour : Les deux projets que l’on a fait valider par le comité de « Miss World » sont en cours de déploiement. Nous entreprenons nos actions en amont de notre feuille de route. Tous les efforts déployés sont visibles sur les réseaux sociaux. Nous partageons en effet toutes nos manœuvres au moyen d’une application digitale. Le travail que l’on mène est suivi par le jury de la compétition qui, évaluera son efficacité au terme de la campagne.