« J’aime tout chez Meryl Streep ! »
Actrice melting pot, elle vit entre Londres et Paris avant de choisir la capitale française pour refuge. Révélation des Césars en 2018 pour le film « Sofia » de Meryem Ben M'Barek, elle enchaine les projets et brille par son talent et sa beauté naturelle. Avant le confinement, l’actrice était en tournage à Madrid pour une série Netflix. Tout s’est arrêté à cause de la crise sanitaire. Retour sur une carrière riche mais qui ne fait que commencer.
e-taqafa : Comment avez-vous atterri dans l'aventure "Burn Out”?
Sarah Perles : Je vivais à Londres quand j’ai ressenti le besoin de travailler au Maroc. Je suis donc partie à la rencontre de réalisateurs marocains, entre autres Noureddine qui venait d’achever son film Zéro. Quelques années plus tard il m’a contactée pour passer l’audition pour le rôle de Aida, j’ai pris le premier vol pour Casablanca ! Après des semaines d’auditions, il me confirme enfin, je m’en rappellerai toujours, c’était au dernier jour du festival du film de Marrakech 2015! J’étais tellement heureuse!
e-taqafa : Quels souvenirs gardez-vous du tournage ?
Sarah Perles : Le tournage s’est très bien passé ! C’était essentiellement des tournages de nuits et c’était la première fois que j’expérimentais ce genre de rythme. On commençait vers 16h ou 17h pour terminer à 4 h parfois 6 heures du matin. C’était intense, et j’ai adoré chaque seconde de ce tournage.
e-taqafa :Comment avez-vous préparé le rôle de Aida ?
Sarah Perles : Aida est une jeune femme qui survit dans cette jungle qu’est Casablanca, tout en menant une double vie… Je vous laisse découvrir ce qui lui arrive !!
J’ai préparé le personnage plusieurs semaines avant de commencer le tournage. J’ai assisté un médecin dans son cabinet et dans des salles d’opération, puis en même temps je prenais des cours avec une orthophoniste pour améliorer mon accent en marocain, et on avait un coach pour tous les acteurs afin de travailler les textes plus en profondeur. C’était d’une aide inestimable.
e-taqafa :Comment trouvez-vous la direction de Lakhmari?
Sarah Perles : Avec Noureddine on s’est très vite entendus sur la façon d’aborder le personnage de Aida. On avait des séances de répétitions pendant lesquelles on pouvait vraiment partager nos visions, explorer nos idées et même apporter un plus aux scènes si on arrivait à le convaincre. Je trouve ce processus tout simplement magique. C’est un luxe d’avoir le temps de répéter et de corriger des erreurs avant le tournage ! Puis être dirigée par Noureddine est une vraie leçon de cinéma qui n’a pas de prix. J’ai tellement appris sous son œil. Par exemple, J’avais un problème de grimaces qu’il m’a très rapidement corrigé, il était dur et direct mais juste. Je savais que c’était pour mon bien et je lui ai fait totalement confiance. Je rêve de retravailler avec lui !
e-taqafa : Un autre rôle marquant, celui dans le film « Sofia » de Meryem Ben M'Barek …Aviez vous le sentiment de faire un film important ?
Sarah Perles : On ne s'imagine jamais qu'un film qu'on tourne finira à Cannes, c'est inespéré. Sur un tournage, on est dans le personnage, on vit l'expérience à fond, on est dans la difficulté, comment penser à autre chose ?
e-taqafa : Quel genre de réalisatrice est Meryem Ben M'Barek sur un tournage ?
Sarah Perles : Meryem a beaucoup d'instinct, elle a trouvé ses acteurs par instinct. Elle ne voulait pas nous épuiser, on n'a pas fait beaucoup de répétitions. Elle a fait en sorte que les personnages nous correspondent, que ce soit presque naturel. Meryem est bienveillante à l'image d'une grande sœur, elle dirige de façon naturelle. Meryem a défendu ce film, s'est battue pour «Sofia», l'a porté sur ses épaules ! Elle dirige ses acteurs de façon pointilleuse. Elle sait exactement ce qu'elle veut. Elle est précise, elle visualise la dynamique des personnages. Cela aide beaucoup quand le réalisateur est un très bon scénariste parce que les scènes sont fluides. On comprend les enjeux qu'elle nous rappelait avant chaque scène et ça devient organique. Dans les rapports avec les autres personnages, les tensions sont bien installées, les scènes bien amenées.
e-taqafa : Comment est née votre envie de devenir actrice?
Sarah Perles :Mon envie de cinéma est née le jour où on m’a interpellée devant mon lycée pour passer un casting pour un long métrage. L’idée a germé à partir de cet instant puis j’ai décidé de commencer les cours Florent en cachette de mes parents en même temps que l’université (J’étais à la faculté Langues Etrangères Appliquées Anglais chinois) . Je suis tombée amoureuse du théâtre, ce qui devait être un hobby est rapidement devenu mon activité principale, j’ai tout avoué a mes parents et arrêté l’université. A ma grande surprise, ils étaient d’accord !
e-taqafa : Qui sont vos modèles au cinéma?
Sarah Perles : Je ne suis pas vraiment une fan, mais je pense que je vais pleurer le jour où je rencontrerai Meryl Streep ! (Rires). Je tremblerais sûrement comme une feuille. C’est une femme que j’admire dans tout ce qu’elle entreprend. Son travail et sa précision, ses choix de films, ses discours, son énergie. J’aime tout en elle et elle m’inspire énormément. Sinon, dans les réalisateurs, j’aime beaucoup Wes Anderson, Scorsese, Tarantino… Ce sont des gens avec qui je rêve de travailler.
e-taqafa : Un film culte?
Sarah Perles : Je ne peux pas vraiment choisir un seul film, mais je dirais à premier abord Sophie’s Choice, je ne me fatiguerais jamais de regarder ce film tant la performance est époustouflante. Puis il y a tellement de films que j’adore regarder…. Casablanca, Le parrain, Inception, Un tramway nommée désir, Alice, Lalaland, Moonlight…. Et j’en passe !