Najia Mehadji : Et vogue la vague

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La trajectoire de Najia Mehadji trace les lignes en rebonds et en détours d’un entre-deux toujours en mouvement ; entre la France, le Maroc, pôles d’inventivité et de créativité ; entre l’ici et l’ailleurs, le local et l’universel. Un passage en revue des lieux d’expositions personnelles et collectives nous en livre un aperçu : galerie La Navire (Brest), musées des beaux-arts de Poitiers, de Caen et d’Épinal. Galerie Montenay (Paris) ; l’espace Actua (Casablanca), salle Saint-Jean (Mairie de Paris) ; Galerie Nationale Bab Rouah (Rabat) ; Galerie Delacroix (Tanger) ; Galerie Shart et galerie d'art l'Atelier 21 (Casablanca). Sans oublier des espaces d’expositions internationaux tels l'AnimaGallery à Doha. L’Arco de Madrid, la Fondation Shoman à Amman et bien d’autres espaces.

 A chaque fois, Najia Mehaji s’empare de l’espace comme une matière vierge, nue pour l’habiller et la charger de chair, de sens et de créativité. A cet égard, elle est l’une des rares artistes à penser l’espace comme un corps vivant et mouvant. Ici, Gilles Deleuze, l’un de ses maîtres, penseur du mouvement, du rythme et des images nous fait signe à travers ses toiles. Ce mouvement se matérialise avec grâce dans l’espace de la toile dans une gestuelle graphique qui reprend celle des Derviches tourneurs, les flux et reflux de la vague, ou les éclosions des fleurs. 

" La vague pourrait bien être l’alpha et l’oméga de la peinture de Najia Mehadji. Onde marine, ou mouvement engageant le corps et l’âme dans l’acte créateur, la vague est en effet présente dans son esprit comme dans son œuvre depuis fort longtemps." [...], souligne Nathalie Gallissot, directrice du Musée d’art moderne de Céret, dans la préface du catalogue de l’exposition de l’artiste.

La vague est devenue un paradigme de l’univers pictural de Najia Mehadji. Il faut imaginer l’artiste saisie par le drame des Harragas, emportés par les vagues tempétueuses de la Méditerranée ou debout face au flux et reflux de l’Océan à Essaouira ; la vague imprime son mouvement dans la gestuelle de l’artiste. L’artiste puise également rythmes et mouvements dans l’expérience soufie notamment auprès des Derviches tourneurs dont elle prélève la gestuelle pour en faire une transe sur la toile. Elle entretient avec le soufisme de Hallaj, Ibn Arabi, Rabia Al Adawiyya, une familiarité sereine et soutenue, sans oublier les Gnawas dont les airs, rythmes, danses, imprègnent fortement son univers. Ce travail s’incarne d’une manière dense et avec brio dans l’exposition « l’invention du geste » présentée à la galerie d’art l’Atlier 21 à Casablanca du 25 septembre au 27 octobre 2018.


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