Mohamed El Baz, une figure emblématique de l'art contemporain marocain, est décédé dans la nuit du 25 au 26 mai 2024 à Marrakech, à l'âge de 57 ans. Son décès a attristé la communauté artistique, laissant derrière lui un héritage remarquable.
Reconnu pour son approche singulière de l'art plastique, Mohamed El Baz combinait une esthétique palpable avec une réflexion critique sur le monde contemporain. Son travail, caractérisé par le concept "bricoler l'incurable" emprunté à Cioran, explorait les frontières de l'intime et du quotidien, transformant des objets usuels en œuvres d'une profondeur inégalée.
Mohamed El Baz, né en 1967 à Ksiba, au Maroc, était un artiste plasticien. Il avait étudié les arts plastiques à l'École Régionale d'Art de Dunkerque, où il avait obtenu son diplôme en 1989, puis avait poursuivi ses études à l'École Nationale Supérieure de Paris, où il avait décroché un diplôme supérieur d'expression plastique en 1992. Parallèlement, il avait suivi des cours à l'Institut des Hautes Études en Arts Plastiques à Paris. Avant son décès, il résidait et travaillait à Casablanca, au Maroc, ainsi qu'à Lille, en France.
Depuis 1993, Mohamed El Baz développait un projet artistique intitulé "Bricoler l'incurable", qui se manifestait à travers des installations complexes et dynamiques. Son travail explorait un imaginaire riche et infini, se réinventant constamment dans de nouveaux concepts et espaces.
L'œuvre de Mohamed El Baz se caractérisait par trois axes principaux : le quotidien, l'autobiographique et le ludique. À travers ces orientations, il transcendait les frontières et les catégories artistiques, donnant à son œuvre une dimension nomade et en perpétuelle évolution. Il questionnait les notions de frontières et de territoires, ainsi que les mécanismes qui séparaient les individus les uns des autres.