Le Musée Yves Saint-Laurent, temple de la mode à Marrakech

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Le Musée Yves Saint-Laurent, a élu domicile dans la ville rouge depuis le 19 octobre 2017. Fort d'un espace de 4000 m2, doté d'une salle d'exposition permanente, ce temple de la mode, riche de cinquante créations, parfois inédites, s'inspire entre autres de « l'Afrique et du Maroc », à travers un parcours qui croisent les genres. Dans un second espace dédié aux expositions temporaires, trône le célèbre « Banagnaou » de Jacques Majorelle : charmeurs de serpent et femmes en haïk s'y dessinent, immortalisant cette pièce maîtresse de l'album des Kasbahs de l'Atlas. L’œuvre inspirante, foisonnante du célèbre peintre très attaché à la cité ocre dont il dépeignait les extraordinaires récits et scènes de vie, se tiendra jusqu'au 4 février prochain. Alliance entre esthétique et architecture Suivra, du 23 février au 22 avril 2018 la présentation des Robes Sculptures de Noureddine Amir, créateur emblématique basé à Marrakech. Véritable orfèvre de la coupe, Noureddine Amir, cultive l’art de créer avec l’élégance et la simplicité de la matière. Pur esthète qui privilégie le naturel, il avait été notamment invité par feu Pierre Bergé à exposer ses sculpturales créations au cœur de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent à Paris, il y a deux ans. Déjà, cette exposition mettait en scène et en lumière les robes-sculptures, suspendues au haut plafond : « elles prenaient vie, bougeaient, étaient en mouvement. C’était une très belle scénographie, en parfaite adéquation avec l’esprit de mes pièces » nous confie Nourredine Amir, qui se réjouit à l'idée de vivre ce nouvel événement au sein du Musée Yves Saint Laurent de Marrakech. « Au Maroc, j'ai compris que mon propre chromatisme était celui des zelliges, des zouacs, des djellabas et des caftans. Les audaces qui sont depuis les miennes, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l'insolence des mélanges, à l'ardeur des inventions », disait Yves Saint Laurent. Si Marrakech a été sa ville muse-monde, on comprend dès lors pourquoi, la construction du Musée érigé en son nom, tel un exceptionnel palais, a été confiée aux architectes de Studio KO, implantés depuis une quinzaine d'années dans la ville rouge. « Nous l'avons imaginé comme l'interprétation d'un vêtement. A l'instar d'une doublure, l'extérieur et l'intérieur diffèrent. Le premier est ocre, tandis que le second, hormis les deux salles d'exposition habillées de noir, est blanc. L'extérieur, constitué de briques rouges, est complètement opaque. L'intérieur attire la lumière grâce à deux patios, l'un sert de vitraux, l'autre de briques vernissées », souligne au magazine Numéro art, le jeune duo d'architectes formés par Olivier Marty et Karl Fournier. « Formant un centre culturel », nous précise Björn Dahlström, directeur du Musée Yves Saint-Laurent, cet exceptionnel lieu consacré « à la mode, réunit une galerie de photo, une bibliothèque, une librairie, un restaurant. » De plus, avec l'auditorium Pierre Bergé, la programmation de cycles cinématographiques se tiendra en avril 2018 afin d'être fidèle à « la volonté du regretté Pierre Bergé, en y créant une émulation entre artistes marocains et étrangers, le seul socle », nous confie Quito Fiero, Secrétaire général de la Fondation Jardin Majorelle. Ce musée au croisement de l'art et de l'Afrique, bel hommage à Yves Saint Laurent, est riche d'un avenir à découvrir.


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