Parmi les symboles les plus importants de la culture hébraïque : le cédrat. Un fruit qui pousse dans la région de Taroudant et pourtant quasi inconnu au Maroc
L'Anti-Atlas marocain réserve bien des surprises à ceux qui savent l'explorer. L'une des plus belles découvertes que l'on puisse y faire est la Vallée des cédrats, un canyon magique auquel on accède depuis Tamguinsift, douar de l'oued Assadss.
Le cédrat y est cultivé sur un terrain en pente arrosé en toutes saisons par l'oued, canalisé de manière ingénieuse, de sorte que l'humidité est omniprésente. On se croirait parfois en Amazonie ! Les arbres y sont francs, c'est-à-dire non greffés, et les fruits sont exportés en direction des communautés juives du monde entier, en particulier celle de New York, parfois à prix d'or pour les plus belles pièces.
Les Amazighs du lieu sont depuis des siècles, et peut-être des millénaires, les gardiens de la culture traditionnelle des cédrats de l'Assadss. Aussi appelés etrogs ou אתרוג, les cédrats sont des citrus de la famille des orangers et des citrons, très prisés des Israélites, dans la mesure où ils sont utilisés durant une fête religieuse.
Interprétant un ordre de Moïse (Lévitique : 33- 40), les Israélites ont coutume, lors de la Fête annuelle des N’ouael d’entrer dans la synagogue en portant une offrande végétale où le fruit du cédratier joue un rôle capital. Le cédrat est donc le fruit incontournable du culte de la fête de Souccot, connue au Maroc comme la fête des N’ouael.
Durant cette fête qui dure une semaine, lors de la prière matinale les Israélites prennent dans la main droite un Loulav, un bouquet de branches de palmier, de saule et de myrte et dans la main gauche un cédrat, symbole du cœur.
S'il est aujourd'hui cultivé en Israël, le cédrat pousserait depuis 2000 ans au creux de la Vallée des cédrats dans la région de Taroudant. Les Amazighs du Souss respectent les normes exigées par la tradition, et les érudits juifs en attestent l'authenticité originelle et la tradition ininterrompue depuis des siècles.