Hind Chraïbi, chanteuse, auteure et interprète maroco-française

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Née à Casablanca, Hind Chraibi grandit dans une ambiance musicale qui la marque profondément. Après deux années au conservatoire en chant arabe et des études de littérature francophone à la Sorbonne, elle s'installe à Aix-en-Provence en 2000 où elle prend son envol artistique. Elle mêle musique orientale et musiques du monde dans des performances qui célèbrent la fraternité universelle et l'harmonie entre tradition et modernité. Inspirée par les grandes divas arabes comme Oum Kalthoum et Fairouz, Hind offre des prestations musicales émouvantes et universelles, touchant un public de plus en plus large.

E-taqafa :  Comment est né votre désir de rendre hommage à Fairouz ?

Hind Chraïbi : Du plus loin que je m’en souvienne, Fairouz, par sa voix forte et céleste, sa personnalité, son charisme, son aura et aussi sa musique où elle a su, avec les frères Rahbani, mélanger les cultures, le style oriental traditionnel avec la musique occidentale,  est la chanteuse qui m’a toujours inspirée, celle qui m’a donné envie de chanter. « Je veux être Chateaubriand ou rien disait Victor Hugo » Moi je voulais être Fairouz ou rien.

E-taqafa : Quelles sont vos sources d'inspiration ? Votre expérience migratoire en fait-elle partie ?

Hind Chraïbi : Ayant été bercée par les voix de la musique classique arabe au premiers rang desquelles « l’astre d’orient » Oum Kaltoum, et dans une plus grande mesure Fairouz, ce sont bien évidemment mes plus grandes sources d’inspiration. Mais, faisant partie d’une famille de musiciens et mélomanes, j’ai aussi toujours écouté plusieurs styles musicaux dont la chanson française. Une chanteuse, en particulier, m'a beaucoup inspirée quand je suis arrivée à Paris. Il s’agit d’Edith Piaf à qui je rends également hommage dans un spectacle où je reprends quelques titres en arabe, comme la foule que j’interprète en marocain.

E-taqafa : Pouvez-vous nous raconter votre première expérience avec Amine Soufari dans ce projet et comment cela a évolué jusqu'au Quintet actuel ?

Hind Chraïbi : J’ai rencontré Amine Soufari, il y a quelques années, alors qu’il venait d’arriver en France pour faire des études de musicologie. Après un début de collaboration, Amine a connu une belle ascension grâce à son talent et ses multiples expériences. Quand j’ai décidé de faire le projet Hommage à Fairouz en duo piano voix, j’ai tout de suite pensé à lui, et on a pu donner trois concerts réussis à Aix-en-Provence.Puis, dans le cadre de la Biennale d’Art et de Culture 2024 d’Aix-en-Provence, qui met à l’honneur le Liban,  Amine et moi avons été sollicités pour proposer différents projets. Cela a été une occasion d’enrichir la formation en duo qui se fait désormais en Quintet et avec qui nous avons déjà donné  trois concerts à guichet fermé.

E-taqafa : En quoi votre démarche artistique avec le Quintet diffère-t-elle de vos projets précédents ?

Hind Chraïbi : Sur le fond, ma démarche artistique a toujours été la même : promouvoir la culture musicale arabe, montrer toute sa richesse et sa diversité,  lui rendre ses lettres de noblesse et faire de sorte qu’elle soit plus diffusée et représentée sur scène et dans les médias français.Je pense qu’un quintet constitué d’artistes occidentaux issus du conservatoire (la contrebassiste France Duclairoire et le saxophoniste Vincent Cladaire) et d’artistes arabes (la percussionniste Nadia Tighidet, le pianiste Amine Soufari et moi-même) représente une passerelle, un pont entre les deux cultures.

E-taqafa : Envisagez-vous également de rendre hommage à une voix marocaine à l'avenir, comme vous le faites avec Fairouz dans votre projet actuel ?

Hind Chraïbi : En effet j’envisage, si ce n’est de rendre hommage à une voix marocaine en particulier, de créer un projet autour d’un style musical marocain qui m’a aussi bercée et inspirée depuis mon jeune âge. Je parle de la musique et les chants du nord du Maroc. Ce serait alors un hommage à ma mère originaire de Larache, petite ville  où j’ai passé mon enfance et où j’ai toujours entendu les chants des groupes de femmes dans les mariages et le chanteur Abdessadek Chekkara