Entier, fidèle à son franc-parler, Hicham Ayouch signe “Fièvres”, son nouveau long-métrage qui suit la course d'un gamin rageur en errance au sein d’une fratrie qu'il découvre en banlieue. Le cinéaste revient sur sa rencontre avec Didier Michon, acteur récompensé par le prix d'interprétation masculine lors du 13e Festival International du Film de Marrakech FIFM.
e-taqafa : Parlez-nous de votre rencontre avec Didier Michon, héros adolescent qui incarne le rôle principal de « Fièvres » proche du personnage des “Quatre cent coups” de François Truffaut.
Hicham Ayouch : C'est une amie Sabrina Belkhouja, qui travaille avec Aïcha Belaïdi, la fondatrice du festival Les Pépites du Cinéma, qui m'a parlé de lui après avoir lu le scénario. Elle m'a dit qu'il y avait un adolescent dans sa cité qui était susceptible de correspondre au personnage de “Fièvres”. Puis, j'ai fait passer un casting à Didier Michon qui a été époustouflant de naturel: il dégageait une énergie très forte. J'ai ensuite, continué à caster d'autres gamins mais je suis revenu vers Didier car il me semblait évident, que c'était lui, Benjamin. Sa magnifique interprétation m'a donné raison, il a fait preuve d'une grande intelligence, c'est un acteur né. Je suis certain qu'il va faire de très belles choses dans le futur.
e-taqafa : Vous avez amplement tourné au Maroc, quel lien y entretenez-vous aujourd'hui?
Hicham Ayouch : Il incarne l'un de mes deux pays, le second étant la France. J'ai un lien très fort avec le Maroc, un lien passionnel, par conséquent à l'image de toutes les passions, les sentiments sont très forts dans les deux sens. C'est une terre incroyablement riche en histoires pour le conteur que je suis. Cependant, c'est également un pays très schizophrénique et certains de ses aspects me blessent mais je ne peux demeurer trop éloigné du Maroc: pour ses sourires, son sens du décalage, l'humanité de son peuple et ma splendide fille qui y vit, elle est la plus belle raison d'y aller.
e-taqafa : Avez-vous envie de revenir y réaliser d'autres longs-métrages?
Hicham Ayouch : J'y ai énormément créé et tourné deux courts-métrages, suivis de deux longs-métrages ainsi que deux films documentaires. A ce stade de ma vie, j'ai davantage envie de réaliser d'autres œuvres en France mais je ne m'interdis surtout pas la possibilité de revenir tourner au Maroc. A ce titre, un projet a été développé de concert avec un studio américain qui n'a pas donné de suite favorable. Ceci étant, je nourris l'espoir de le tourner un jour.
Propos recueillis par Fouzia Marouf.