Le Dragonnier Ajgal, une sous-espèce endémique du sud du Maroc, se distingue par sa rareté et son importance écologique. Découvert en 1996 dans les montagnes de l’Anti-Atlas, particulièrement sur les falaises des djebels Imzi et Adad Medni, cet arbre est un symbole de la richesse floristique unique de la région. Il pousse à environ 1500 mètres d'altitude, dans une zone caractérisée par un climat aride, mais bénéficiant de brouillards d'été et d'une pluviométrie modérée.
Le Dragonnier Ajgal se distingue par sa forme impressionnante de palmier à tronc multiple, atteignant 6 à 10 mètres de hauteur. Il est surtout connu pour sa résine rougeâtre, surnommée "sang du dragon", utilisée dans des pratiques diverses, allant de la peinture rupestre à la médecine traditionnelle. Cette résine a également été employée en tant que colorant et dans la fabrication de ruches pour l'apiculture.
Cependant, l'espèce fait face à de multiples menaces, principalement dues à une exploitation intensive de ses ressources par les populations locales, notamment pour la production de la résine et l’utilisation de ses troncs dans l'apiculture. Bien que des efforts de conservation aient été amorcés, notamment par l'Association Ajgal fondée par des acteurs locaux, la population du dragonnier reste vulnérable, avec seulement quelques milliers d'individus recensés.
En plus de sa valeur écologique, le Dragonnier Ajgal possède une forte dimension mythologique. Dans la mythologie grecque, il est associé au jardin des Hespérides et à la légende d’Hercule, renforçant ainsi le mystère autour de son nom. Dans cette région difficile d'accès, des initiatives de préservation sont essentielles pour empêcher cette espèce rare de suivre le destin tragique d'autres populations de dragonniers disparues, comme celles des îles Canaries.