Après l’Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, Rachid Sebti émigre vers la Belgique pour poursuivre ses études à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles où il s’installe. Il y reçoit plusieurs distinctions, notamment la Médaille du Gouvernement belge et le Prix de la ville de Bruxelles.
Il y remporte plusieurs médailles et titres honorifiques à l’issue de concours de peinture et de dessin. En 2001, il réalise un timbre-poste tiré à six millions d’exemplaires, puis en 2006 ce sera une palette de cinq timbres sur le thème «la Wallonie Idyllique». Il crée également quatre timbres pour La Poste marocaine.
e-taqafa: Quelle est la particularité de cette exposition à l’Espace Rivages ?
Rachid Sebti: Depuis sa création, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger a la mission d’être à l’écoute des différents soucis que ceux-ci vivent dans leur pays d’accueil. Cette tâche tellement nécessaire, a résolu maints problèmes sociaux. Le choix que la Fondation fait actuellement en créant cet espace qui touche à l’art et à la culture comble un déficit. En resserrant les liens entre les créateurs (artistes peintres, écrivains, poètes etc..) et le Maroc, elle remplit un grand vide. En effet, nous pouvons constater que ce sont les institutions étrangères au Maroc qui proposent ce genre de services aux artistes marocains de l’extérieur. L’espace Rivages est donc une nécessité et une justice.
e-taqafa : Y a-t-il une particularité au niveau des œuvres exposées ?
Rachid Sebti: Quand j’étais étudiant dans les années soixante-dix, j’ai connu de près le racisme au quotidien. L’immigration continue à augmenter car les candidats à cette aventure considèrent qu’ailleurs est toujours mieux que chez eux. J’ai côtoyé certains d’entre eux de près et je me suis inspiré longuement de leurs regards et des silences que l’on retrouve d’ailleurs dans toutes mes œuvres. Je resterai toujours sensible à ces êtres démunis en hommage auxquels j’ai créé une œuvre «Le rêve brisé ». e-taqafa : Vous restez par ailleurs fidèle à votre thème de prédilection. Pourquoi cette fascination pour la femme ? Rachid Sebti: Je ne suis pas sensible à la femme en elle-même, mais aux problèmes que celle-ci rencontre dans notre société. Je veux mettre à jour tous les «non-dits» qui n’ont pas été résolus et qui font la particularité de ma peinture. La femme que Dieu a créée pour être la compagne de l’homme mérite mieux que la place que la société lui réserve. Mes œuvres tendent à représenter la femme dans ce qu’elle a de beau. Depuis toujours, elle a été le sujet d’inspiration des plus grands créateurs. Je peins la femme universelle et non pas la femme marocaine uniquement.
e-taqafa: Que pensez-vous du mouvement artistique au Maroc actuellement?
Rachid Sebti: Le Maroc vit un dynamisme très positif grâce à un homme : Sa Majesté le Roi que j’apprécie énormément. Auparavant, l’art était secondaire au Maroc. L’intérêt pour l’art et la culture est devenu une réalité. Nous disposons actuellement de musées et d’évènements culturels internationaux organisés avec professionnalisme et qui font notre fierté. Ce dynamisme nous encourage pour aller de l’avant et renforcer le statut de l’art marocain à l’international.
e-taqafa: Et Le Maroc?
Rachid Sebti: Je suis originaire d’un beau pays, grâce à Dieu, qui se développe jour après jour. Je ne peux que souhaiter que le domaine culturel soit valorisé et trouve réellement sa place dans cette société en plein essor.
Propos recueillis par Fatiha Amellouk