Ibn Idhari

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Ibn Idhari, historien et écrivain marocain, est né à Marrakech, où il a vécu au XIIIe et XIVe siècle. Bien que son nom complet soit Abu al-Abbas Ahmad ibn Muhammad ibn Idhari al-Marrakushi, il est principalement connu sous le nom d'Ibn Idhari al-Marrakushi, une version qui trouve son origine dans l'appellation médiévale espagnole Aben Adarí de Marruecos, liée à Marrakech. Peu d'informations sont disponibles sur sa vie personnelle et les sources concernant son parcours sont rares.

Ibn Idhari est surtout célèbre pour son ouvrage majeur Kitab al-Bayan al-Mughrib fi akhbar muluk al-Andalus wa’l-Maghrib (souvent abrégé Al-Bayan al-Mughrib), écrit en 1312. Ce texte est un récit historique détaillé des événements et dynasties du Maghreb et de l'Espagne maure, allant de la conquête islamique jusqu'au début du XIIIe siècle. L'ouvrage se divise en trois sections principales : l’histoire du Maghreb depuis la conquête islamique jusqu’au XIIe siècle, l’histoire des royaumes andalous jusqu’au XIIe siècle et une troisième section consacrée aux dynasties des Almoravides et des Almohades, bien que cette dernière soit incomplète en raison des dégâts subis par les manuscrits au fil du temps.

Les deux premières parties de son ouvrage ont été publiées au XIXe siècle, d'abord par Reinhart Dozy, puis dans une version révisée par Lévi-Provençal en 1948. La troisième partie, longtemps inédite, fut découverte au début du XXe siècle et publiée par Ihsan Abbas en 1983, bien qu'elle reste fragmentaire. Al-Bayan al-Mughrib constitue une source précieuse pour les historiens, en particulier pour ses extraits d’œuvres anciennes désormais perdues. Il est également reconnu pour fournir des informations uniques, telles que des détails sur les premières incursions vikings en Al-Andalus au IXe siècle.

Les traductions de son œuvre sont disponibles en plusieurs langues, dont le français et l'espagnol. La traduction en français de 1901, réalisée par Fagnan, a été critiquée pour sa fidélité limitée au texte arabe original. La version espagnole la plus reconnue a été réalisée par Ambrosio Huici Miranda, qui a publié les parties I et II de l'ouvrage en 1953 et la troisième partie en 1963.

Ibn Idhari est mort après 1312, laissant un héritage significatif dans l’historiographie médiévale du Maghreb et d'Al-Andalus, malgré le manque d'informations sur sa biographie personnelle.